" je ne sais pas quoi faire à 20 ans "
Voilà c'que je viens de taper dans ma
barre de recherche google et depuis deux heures je traîne sur au-feminin et cie,
pour m'apercevoir que je ne suis pas la seule.
Je suis pas la seule à me demander
pourquoi je suis en train de faire ça.
Je suis pas la seule à me demander
pourquoi j'ai goût à rien et si c'est de ma faute d'être une incapable qui
abandonne dès qu'elle n'y arrive pas.
Lundi dernier j'ai eu ma première note qui
est tombée. Première note d'une matière que je considère comme étant important
(les mathématiques ou informatique théorique, peu importe le libellé). J'ai eu un
E. Comme Échec.
Ça m'a démoralisé, je suis restée dans mon
lit toute la journée à pleurer et me demander comment j'avais pu échoué au
premier devoir qu'on devait rendre. J'étais encore plus énervée de me dire que
j'avais passé plus de dix foutues heures dessus et qu'au final ce n'était pas
suffisant et que peut être j'aurais dû y passer dix heures de plus. Du coup
j'me suis dit que j'étais bonne à rien et que de toute évidence ce n'est pas
fait pour moi. C'qui est assez perturbant c'est que j'essaie de rester
optimiste en me disant "mais même en faisant quelque chose que j'aime pas
j'y arriverai forcément" parce que jusqu'ici j'avais tout réussi. J'ai eu
mon brevet (super lol de troisième mais j'étais fière avec ma mention) j'ai eu
mon code et mon permis (de justesse mais j'y étais parvenue) et puis mon bac
qui était la consécration de sept années de glande intersidérale. Ensuite le
supérieur dans un IUT, dans le département Informatique (voie que j'ai choisi
sur un coup de tête parce que je m'imaginais que l'informatique c'était
vagabonder sur les réseaux sociaux, regarder des vidéos débiles youtube, faire
de l’excel, word, basta) Dommage pour moi j'y ai connu les langages de
programmations, les fractales, les bases de données et autres logiciels
farfelus. Et même en me rendant compte que ce n'était pas vraiment c'que
j'attendais, j'ai terminé ces deux années je ne sais comment, avec une moyenne
plutôt bonne. Et là encore j'avais réussi dans quelque chose qui ne me motivait
pas spécialement. Mais ça c'était jusqu'à aujourd'hui. Aujourd'hui je suis
confrontée enfin à la réalité qui est de travailler jusqu'à ce que mon cerveau
fume et que mes neurones implosent.
Et c'est maintenant que je me rends compte que tout ce que j'ai
entrepris, au final, ça ne m’intéressait pas mais je le faisais parce que
malgré mes faibles capacités j'y arrivais. Etant obligé de donner plus pour
quelque chose qui m'intéresse plus du tout, représente pour moi une véritable
défaite personnelle. Et si j'avais fait c'que j'avais eu envie de faire au lieu
de m'aventurer dans ce que quelqu'un d'autre à envisager pour moi ? Je sais que je suis une fainéante et que dans la vie il faut travailler pour y arriver. J'ai pas besoin que me le rappelle ou me le fasse sentir. Mais j'ai des
regrets, beaucoup trop de regrets.
J'ai le temps de
choisir encore, de changer de voie, de me réorienter. Mais j'ai peur du regard
de mes proches (en particulier mon père) peuvent avoir de moi. Tous ces
sacrifices, tout cet argent pour une gamine qui au final ne vas pas au bout des
choses. Le pire est de regarder autour de moi et de m’apercevoir que chacun à
trouver son chemin dans quelques choses qui le passionne. J’ai ma passion, mais
je ne sais plus si elle l’est tellement elle a été inondé par « le reste »
« ce que je suis obligée de faire »
Maintenant que je suis ici, à plus de 10000kilomètres de chez moi,
il faut que je termine ce que j’ai commencé. Mais je sais qu’à la fin de ça.
Licence ou non, j’interdirai quiconque de décider pour moi une fois de plus.
Et que si j’ai envie de partir élever des pingouins au Groenland, j’irai. Parce
que sinon je regretterais encore plus d’avoir passé la moitié de ma vie à faire
ce qu’on m’a demandé de faire.
Moi et moi seule.